DRAME, MUSICAL « Stradivarius » est l’histoire de Schmuel Zalka, musicien  plongé dans l’enfer concentrationnaire du goulag russe…A sa libération du bagne dans les années 80, il s’exilera aux USA et deviendra un artiste de renommée internationale .      Dix années plus tard à Carnegie Hall, le public va assister à la dernière représentation du célèbre violoniste Schmuel Zalka  qui fait ses adieux à la scène ce soir là….Pendant qu’il joue , le vieux Maestro va voir défiler alors sur cette scène tout le film de sa vie…

Introduction à l’histoire

1939-Tchéchoslovaquie….
De sa bourgade en Bohème,  Schmuel Zalka, jeune musicien, va s’enfuir en UnionSoviétique quand les troupes hitlériennes envahissent le pays.
Après la guerre il décidera quand même de demeurer en URSS et deviendra citoyen soviétique.

Virtuose du violon, il fera partie de l’Orchestre Symphonique de Kiev, devenant ainsi un artiste officiel choyé par le système et adulé par le public.

1968 – Printemps de Prague.
Les troupes soviétiques envahissent la Tchécoslovaquie. Schmuel avec de nombreux artistes et contestataires manifestent sur la PlaceRouge à Moscou.
Arrêté et condamné à vingt ans de déportation, il est envoyé au goulag, accusé de dissidence et de trahison.

Goulag…Sibérie (année 1969) ……

.Alexis Lloukine, lui,  faisait partie du système . Il commandait le « goulag » en Siberie.  

 Alexis Lloukine aimait  la musique …la dirigeait…et la composait même…De nombreux  prisonniers étaient musiciens…Alors pourquoi pas un orchestre du camp ?…Schmuel devenant immanquablement le premier violon…

 Mais tout  avait  séparé les deux hommes, tout les avait  opposé … Sauf un fragile lien d’humanité…

…Une œuvre musicale, un concerto dont le Commandant du goulag  est l’auteur, et que le violoniste ,une fois libéré du bagne , va remodeler à sa façon au terme d’un long retour sur lui-même.

C’est à vingt ans d’intervalle que va être jouée  sur une scène new-yorkaise, cette même trame musicale développée par deux créateurs radicalement différents . Elle comporta pour le Commandant, l’expression d’un amour pour une femme …mais ne restant limitée qu’ à cette passion exclusive…. et pour le second , en la recomposant, la transcenda  en hymne à la liberté , à l’amour pour la musique… et à l’humanité toute entière…Malgré tout .

                                                      

SYNOPSIS

 

Carnegie hall    NEW-YORK 1994 .

 …  Oeuvre inédite d’Alexis LLIOUKINE.

Personne n’a jamais entendu parler de ce compositeur dont le nom figure sur l’affiche du concert.

-        Un camarade du Goulag Maestro ?

-        Un camarade ?  Non , non  pas du tout……   le Goulag ? …Bien sûr j’y étais.

Alors qu’il y était déporté, Shmuel  avait eu la chance d’échouer dans un camp dont le commandement était assuré par Alexis Lloukine.

Officier de l’Armée Rouge et Commissaire du peuple, Alexix Llioukine était aussi  fervent mélomane. Il avait même organisé un orchestre de prisonniers.

- Maestro ! Et qui est-il ce Joska à qui vous avez dédié votre œuvre ce soir ?

-Joska ! … Un tzigane…Mon ami le plus cher…là-bas…en enfer.

Goulag(Sibérie) année 1971

Le jour Schmuel travaillait à la buanderie, le soir il était premier violon dans l’orchestre du camp.

C’est au début de sa détention qu’il  a connu Joska.

Un jour qu’il rejoignait son baraquement, Shmuel est agressé par deux zeks (prisonniers des camps).

Rien que des bourrades. Une véritable humiliation.

D’autres détenus  viennent à son secours. Ce sont des tziganes

S’en suit une bagarre. Un affrontement dérisoire.

- Je m’appelle Joska … Lui dit en souriant l’un deux et l’aidant à se relever.

*****

Shmuel   sur  la  scène du Carnegie Hall  salue maintenant le public. Le silence se fait.

Les premières notes du concerto résonnent ….

-  Et si Alexis , le commandant du goulag était là ce soir ?…  je suis peut-être en train de jouer pour lui sur cette scène…

-Jouer ? Non, non , rejouer plutôt.

C’est alors  soudain qu’il aperçoit Tatiana.

Oui c’est bien elle…Assise là au   troisième rang.

Tatiana. Il y a vingt cinq ans au goulag, c’était elle qui était au piano.

Tatiana était la maîtresse d’Alexis Llouikine….

                                                                                                                                                                                                                           *****

Goulag ….année 1973

- Assez ! Ce n’est pas comme çà que je veux entendre ce concerto !

En face lui, il y a eux, les loqueteux du bagne, avec leurs instruments.

Mais c’est après Joska  qu’il en a le plus souvent. Avec Schmuel ce sont les deux plus formidables violonistes qu’Alexis ait jamais eu la possibilité d’entendre.

Mais Joska se dérobait toujours à ses directives. Joska qui se moque bien de la partition.

Il ne sait pas lire la musique.

******

Ce concerto, leur grande œuvre, leur prétention à l’éternité. Voilà ce que j’en fait ce soir sur cette scène.

Voilà ce que la postérité retiendra.

Combien d’hommes cette musique a fait souffrir ? Combien a-t-elle tué ?

A quoi pense Tatiana maintenant dans cette salle du Carnegie-Hall ?

Où est-elle en cet instant précis tandis qu’elle écoute le concerto pour violon et piano conçu par son amant Alexis LLIOUKINE, arrangé par le juif Shmuel Zalka et dédié au tzigane Joska ?

Est-elle ici, dans cette douillette salle de concert en Amérique ?

Ou bien est-elle encore prise  dans les souvenirs de l’enfer de ce camp, là-bas aux confins dela Sibérie ?

Une main se pose soudain sur celle de Tatiana. Un tout jeune homme …

-  Leur fils ?

-  C’est possible.

- Quelle importance.

La tête du garçon suit le rythme de la mélodie. Ce gosse a l’air de connaître parfaitement le concerto.

                                                                                                                                                                                                                    *****

(Retour au goulag)

- Non je ne peux pas jouer la musique qu’il veut !

- Ce n’est pas comme cela que nous jouons du violon nous autres tziganes !…

Alexis ne supporte toujours  pas le moindre écart par rapport à la partition.

Pourtant dans leur chambrée, Shmuel avait tenté depuis le début et désespérément d’apprendre à son ami les rudiments de l’écriture musicale.

Malgré tous ses efforts, le tzigane n’y est pas parvenu. La peur, le défi, le goût de la liberté, s’y opposaient.

Et puis ce soir- là  Alexis a voulu que Joska joue pour lui. Seul.

Mais avec un défi désinvolte et absolu, le tzigane a joué sa propre musique à lui.

Elle avait envahi alors le camp tout entier comme un gigantesque éclat de rire.

Alexis ivre de fureur et de rage mortelle tua Joska comme on abat un chien.

Non ce n’est pas possible , ce gosse doit le savoir. Il faut lui dire tout le poids de souffrance et de deuil que traîne cette musique.

*****

Puis il y eut ce jour où Alexis  LLOUKINE apprend que ses fonctions de commandant de camp prennent fin. L’Union Soviétique a besoin en ces temps de ses meilleurs éléments pour sa guerre en Afghanistan.

L’orchestre n’existera plus.

- Il m’a laissé la partition … lui dit Tatiana. Elle vous appartient aussi. Gardez-la je vous en prie.

- Folie !

- Non. Je vous en supplie ….Pour la musique !

******

C’est le dernier coup d’archet.

Fin du concerto d’Alexis LLIOUKINE.

Shmuel Zalka vient de donner son dernier concert.

Shmuel a rejoint sa loge. Il s’allonge sur le divan, les yeux clos. Il pense à ce gosse…

*****

- Monsieur …Eh monsieur!

Il sait que c’est lui. La porte n’était pas fermée.

-  Cet étui, c’est votre violon Monsieur ?

-  Oui, mon Stradivarius. Il est beau hein ?

- Dîtes Monsieur , je  peux en jouer ? …

Le gosse regarde Shmuel avec insistance.

- Tiens.

Le gamin prend le violon. Il joue. C’est l’allégro du 3ème mouvement du concerto.

L’air de Joska qu’il joue de mémoire.

C’est bien cela. Exactement le même doigté, la même légèreté, la même joie de vivre.

Le tzigane aurait aimé ce gosse.

- Qui joue ?

Les derniers spectateurs quittant la salle se le demandent.

- Cet allégro. Quelle merveille ?

Soudain quelqu’un aussi s’avance vers la sortie, à pas prudents. On dirait qu’il est aveugle.

Mais ce n’est pas son infirmité qui a l’air de le faire souffrir.

Ce n’est pas elle qui le brise et qui lui donne cette allure de vaincu.

Non c’est  l’ex- commissaire du peuple Alexis LLIOUKINE dont le nom s’étale sur les affiches du concert, qui entend lui aussi sa musique …

…Cette musique qui semble pour toujours le chasser.

Notes:

« STRADIVARIUS », oeuvre où la musique classique dite « grande musique » occupe une place prépondérante tout le long de l’histoire, pourrait avoir une résonance dans le monde entier et surtout dans les pays d’Asie où cette musique est très jouée…Japon, Chine, Corée du Sud, Inde etc…

L’écriture d’un  concerto original( sujet de l’histoire)  confiée à un compositeur de musique confirmé pourrait être préssentie en même temps que l’élaboration du script final.

Le scénario, au stade actuel, a été traduit en anglais, en russe et en allemand.

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SACD   Rue Ballu

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