“Vivre malgré tout” est l’histoire d’amour de MALKA et ILAÏ qui sont nés et vivent au mauvais endroit, au mauvais moment. Etrangers dans leur propre pays, l’amour les réunit et les sépare aux gré des vagues et d’une politique fasciste roumaine pendant la deuxième guerre mondiale.
Hiver 1932. MALKA, une jeune fille de treize ans, croise le chemin de deux soldats – ILAÏ le juif et MARIN le tsigane, jetés d’un train, mains et pieds attachés.
Eté 1937, MALKA, âgée de dix-huit ans, croise à nouveau ILAÏ. Cette rencontre marque le début de leur histoire d’amour.
Au même moment le processus de “roumanisation et nettoyage du pays” prend forme sous la dictature de Ion Antonescu qui fait alliance avec Hitler, mais refuse de lui donner “ses juifs” et souhaite organiser sa propre “purification ethnique”.
Des rafles et des pillages sont orchestrés par légionnaires sous les ordres la “Ligue de Défense Nationale Chrétienne”.
A l’été 1940, croyant mener une meilleure vie, MALKA et ILAÏ se rendent en Bessarabie (actuelle Réplique de Moldavie) qui passe sous l’occupation soviétique.
Un an plus tard la Bessarabie passe de nouveau sous le régime totalitaire de Roumanie et les deux protagonistes sont de nouveaux chassés et, cette fois, transférés de camps en camps improvisés par Antonescu qui “juge favorable le moment de se débarrasser des étrangers”.
Lors d’un énième passage dans un camp de rétention, MALKA croise le chemin d’une petite fille DINA qui lui rappelle son enfance et comment ses parents ont été assassinés en 1927 par des légionnaires roumains.
Dans un autre camp, Marin (le tsigane) jeté du train avec ILAÏ en 1932, engagé comme soldat dans l’armée roumaine, par amitié leur propose de fuir et s’en aller en Israël, immigration en bateaux organisée par Monsieur FILDERMAN président de la fédération juive en Roumanie.
Arrivés à la gare qui doit les conduire au port de Constanta, les journaux annoncent que la Grande Bretagne déclare la guerre à la Roumanie.
Décembre 1941, le jour J, sur le quai d’embarquement, MALKA et ILAÏ se perdent à cause du chaos engendré quand les réfugiés découvrent avec stupeur que le bateau qui doit les amener en Israël n’est pas un paquebot de luxe comme annoncé, mais une épave rouillée [Tragédie Struma]. Malgré cela les
Sept-cent-soixante-dix personnes embarquent.
MALKA et ILAÏ se cherchent désespérément, mais le bateau amène ILAÏ au large laissant MALKA dans l’eau glacée.
Décembre 1941, après quatre jours de panne du moteur en mer noire, le bateau redémarre et arrive dans le port d’Istanbul, où il est bloqué en attendant que la Grande Bretagne lève le blocus.
Au même moment, MALKA arrive en Transnistrie, la destination finale, qui est un rassemblement de porcheries, où des vivants, des corps agonisants et des morts s’entassent.
ILAÏ de son côté, compte les jours ; soixante-dix au total.
Février 1942 (70 jours plus tard) – le bateau est lâché au large par les forces turques et est abattu par un sous-marin russe. David STOLIAR sera le seul survivant.
Un an plus tard, ION ANTONESCU déclare l’arrêt des déportations avec la phrase devenue culte depuis: “Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares”.
Printemps 1990, DINA- la petite fille devenue adulte rejoint une dame âgée sur un banc à la plage. Elle sert fort la main de MALKA.
Note d’intention
La vérité est toujours étrange, Plus étrange que la fiction.”
G. Gordon
Il y a certes, beaucoup de sujets accablants qui inspirent bien des débats, mais aussi des artistes en quête de sensibilisation; alors, de mon côté, tout en restant apolitique, je souhaite vous parler, cinématographiquement de ce “livre” d’histoire, que mes professeurs ont sciemment omis de m’enseigner et que mes grands-parents ont dissimulé dans leur silence derrière un crucifix; de ce “livre” qui est contesté, caché, oublié aujourd’hui, duquel j’ai souhaité garder la force de VIVRE sr le fond d’une dictature ubiquiste, prônant tout le contraire, avec une plèbe assoiffée de “purification”, dans une Roumanie alliée à l’Allemagne nazie, qui fut la seule à créer son propre holocauste avec ses propres camps de mort.
J’ai décidé alors de plonger dans un passé, pas si lointain, en traversant les archives, les livres, les thèses des historiens, témoignages et cætera.
Au fil de ma quête sont nés les protagonistes MALKA et ILAÏ qui incarnent à eux deux L’AMOUR, mais aussi plusieurs destins authentiques “d’étrangers dans leur propre pays”, que toutes mes recherches m’ont permis de retracer entre 1927 et 1944. Pour compléter le tableau, j’ai décidé d’inclure les véritables instigateurs Roumains et Allemands (ANTONESCU, CODREANU, PRAST et cætera). Et pour ne rien laisser au hasard, j’ai souhaité garder un fil conducteur avec une chronologie des événements clé parce que cette traversée chaotique dans le temps (entre la Roumanie, Bessarabie, Transnistrie, Turquie) est caractéristique à ce pan d’histoire, mais surtout, elle renforce l’AMOUR et la soif de VIVRE des deux protagonistes.
Précision – la Bessarabie (un pays baladé entre l’URSS et la Roumanie depuis XIXe) est l’actuelle République de Moldavie, dont la Transnistrie, du fait de son annexion en 1941 par la Roumanie fasciste, fait partie officieusement.
Contact :
Natalia BENZAQUEN
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